Les Betsimisaraka
"Ceux qui ne se séparent pas"
Les premières peuplades de la région des Betsimisaraka, sur la côte est entre Vohémar et Mananjary (bande de 700 km de long et 100 km de large à la lisière des fôrets) étaient les Tsikoa ou Tsitambala au sud, les Varimbo au centre, et les Antavaratra au Nord, ces tribus formèrent une Confédération, régentées par des Filoha et des Filohabe ou Chefs de Fédération.
Au XVIème siècle, l'île Sainte-Marie, connu plus tôt sous le nom de Nosy-Boraha, car ces habitants se disent descendant des "Boraha", fut un territoire refuge des pirates européens.Des descendances de métis naquirent de ce fait, engendrant les "Zanamalata" (enfants mûlatres), et le plus connu fut Ratsimilaho, surnommé "Malato-Tom", fils d'un pirate Anglais Thomas Tew White et de la Princesse Antavaratra Rahena.
Au XVIIème siècle, les Filohabe se battèrent entre eux, pour avoir le contrôle des ports, afin de pouvoir commercer avec les européens, commerce fait d'esclaves contre armes et munitions.
En 1710, Ramanano, un Filohabe Tsikoa ou Tsitambala du sud, vers Mahanoro, s'empara de Fenoarivo et de Toamasina (Tamatave), il asservit les Antavaratra vaincus, et vendit leurs enfants, comme esclaves à des etrangers.
De retour d'un voyage en Angleterre, Ratsimilaho, afin de libérer son pays de cette oppression de Ramanano, fédéra les Antavaratra, lors d'un Kabary (discours) à Antongil où il se fît reconnaitre comme Filohabe. Il repoussa les Tsikoa vers le sud. Lors de cette attaque, en feintant une retraite, il surprit les Tsikoa en plein travaux dans les rizières, et affubla les vaincus d'un sobriquet les "Betanimena" (ceux couverts de boue rouge).
Ratsimilaho prit comme nom Ramaromanompo (celui qui a plusieurs vassaux) et décida de faire un pacte de sang (fati-drà) avec les principaux chefs de tribus de la région, pour former la Confédération des Betsimisaraka. Il régna de 1712 à 1750.
A sa mort, sa fille Bety hérita de l'île Sainte-Marie. Elle épousa un caporal français de la Compagnie des Indes Jean Onésime Filet dit, La Bigorne. Sous l'influence de La Bigorne, l'île fut cédée au Roi de France, le 30 Juillet 1750, sans aucune contre partie, il veilla jalousement sur "son île" et favorisa les echanges avec la France. Il mourut en 1774.
Déjà au XVIIème siècle, la Compagine française des Indes orientales fît de Toamasina un comptoir commercial, en 1804 la ville devint officiellement, le chef-lieu des opérations françaises à Madagascar.
En 1811, les Anglais sous le commandement de Robert Farquhar, gouverneur de l'île Maurice, ravirent Toamasina aux Français et l'occupèrent jusqu'en 1814. Après la signature d'un traité à Paris, il restitua la ville aux Français.
Jean René, fils d'un commis de la compagnie des Indes orientales, se proclama Roi de Mahavelona (Foulepointe) et de Toamasina, et chassa les
Zanamalata.
Le Roi Merina Radama I, voulant faire de Toamasina, le principal port pour l'expédition de ses esclaves vers l'etranger, fit une première expédition
en 1815, mais ne réussit pas à s'en emparer.
Entre temps, le 23 octobre 1817, un envoyé de Farquhar, Hastie, signa avec Radama I, un traité qui lui reconnait le titre de Roi de Madagascar, contre la renonciation au trafic d'esclaves et avec la promesse d'une fourniture d'armes et de subsides.
Le Roi Jean René, afin de conserver son pouvoir local, accepta la suzeraineté de Radama I, et l'aida à conquérir le sud-est de la région, il eut même à combattre les Français et les Anglais, en défendant le fort de Foulepointe.
En 1823, Radama I prend le contrôle de Toamasina, Foulepointe, et poussa son expédition jusqu'à la baie d'Antongil.
Les Bezanozano
"Ceux qui portent beaucoup de nattes"