Les Antanosy
"Ceux de l'île"
Première peuplade, de la région d'Anosy (région de Taolagnaro ou Fort-Dauphin), connue, les Kimosy, des austronésiens, qui du XIème siècle au XVème siècle, avaient des relations commerciales avec le Moyen-Orient. Pour preuve, les fouilles archéologiques, où des céladons chinois importés et datant des environs du XIVème siècle, ont été trouvés, ainsi que des tessons de marmites en chloritoschiste, fabriqués sur place, et dont la technique est empruntée à la tradition artisanale Persane.
D'autres vestiges, antérieure à l'arrivée des Européens furent trouvés, comme "la maison de pierre" ou tranovato, apparemment d'origine moyen-orientale.
Ce peuple autochtone, considéré comme un groupe social dénommé "Noirs" était déjà hiérarchisé en Voajiry (Vizir, de lignée royale), Lohavohitra( aristocrate), Ontsoa (roturier) et Andevo (esclave).
Vers le XVIème siècle, les ZafiRaminia, de catégorie sociale dénommée "Blanches", arrivèrent, les hommes ZafiRaminia se marièrent avec les femmes de la noblesse locale, et purent s'accaparer des droits seigneuriaux de la famille de leur compagne, formant ainsi le groupe Roandriana, hiérarchiquement, il y avait aussi les Anakandriana (nobles) et les Onjatsy (roturiers), et c'est ainsi que les ZafiRaminia s'intégrèrent dans la région.
Bien que le Roi Antanosy et les Grands furent des ZafiRaminia, ils étaient "désignés" par les Voajiry qui restaient "les Maîtres de la Terre", et régnaient sur des régions autonomes ("Mahavita tena"), le Roi portait le titre d' Andriambahoaka.
Les Andriambahoaka, même étant considérés comme de lignée divine, n'avaient aucune autorité pour modifier les Lois fondamentales, mais étaient seulement appelés à arbitrer des situations d'exception.
Le groupe royal était donc, sous le contrôle de ses sujets, un prémice d'une société "Républicaine".
En 1613, les Portugais, qui tentèrent de s'installer à Taolagnaro (Fort-Dauphin) demanda au Roi Andriantsiambany, d'envoyer le Prince aîné Andrianjerivao, à Goa en Inde, pour parfaire son éducation et le convertir au Christianisme dans le but inavoué de Christianiser le Pays et le dominer. Le Roi refusa, et les Portugais enlevèrent le Prince cadet Andriandramaka, ce dernier fut baptisé Dom André de Sahavedra.
Revenu au pays, le Prince fut désigné Roi, à la mort de son père, il reprît le nom d'Andriandramaka et continua de respecter les croyances et coutumes traditionnelles.
Les Bara
Au début du XVIIème siècle (d'après Louis Michel), l'origine de l'éthnie Bara aurait commencé par la venue d'un Roi Africain Rabiby, qui aurait traversé le canal du Mozambique avec mille guerriers, d'une éthnie africaine, les Mbara de la région de Nyasa (région du Malawi et Tanzanie) et auraient pris possession des terres du Sud-Ouest.
Vers le milieu du XVIIème siècle, après une guerre fratricide dans la région du Sud-Est,fit que Andriamanely et sa suite eurent à émigrer vers l'Ouest, en prenant les terres des premiers tribus Bara et en les mettant sous leur autorité.
Les différentes migrations des Mahafaly et des Antandroy, vers la région des Bara, fuyant les lois tyranniques de certains régnants, ont fini par former le royaume des Bara, ces derniers ont été reconnus comme des Bara, lors des règnes des Rois Zafimanely.
Redoutables guerriers, les Bara ne se sont jamais soumis aux expéditions de Radama I et Ranavalona I, qui espéraient conquérir leur royaume, et ils continuèrent à guerroyer contre les Mahafaly et les Betsileo, qu'ils ont réussi à repousser jusqu'à Isandra.
Les Bara se sont divisés en cinq clans:
Les Betsileo
"Les nombreux invincibles"
Les Royaumes Betsileo (clickez sur le lien pour voir la carte)
Les premiers peuples à s'être installés en pays Betsileo, étaient les Fonoka et les Gola en Isandra, les Taimbalibaly et Tandronirony en Lalangina et les Bongo en Arindrano, population connue comme étant originaire d'Afrique, et qu'on considérait comme assez primitive, menant une vie fait de cueillette dans les fôrets des Hautes-Terres, et d'élevage de zébus. Cette population, d'après la tradition, s'était installée bien avant les Vazimba.
Vers le XIVème siècle, les Vazimba auraient pris possession des terres de Lalangina et d'Isandra au centre, de Vohibato et Homatrazo au sud et de Manandriana au nord, assujettissant les premiers tribus au sein de leur royaume.
Un immense feu de fôret, l'"afotroa", aurait été déclenché par un Roi Vazimba Andrianafotroa, afin de défricher la région, dans le but de vulgariser la riziculture irriguée, et l'élevage.
Quand les Andriana d'Imerina, les "Iarivo", vinrent, ils demandèrent des terres aux Vazimba, que ces derniers s'empressèrent de leur offrir, mais ces terres s'avéraient être incultivables.
Pour lever l'affront, les Andriana d'Imerina decrétèrent que les Vazimba ne pouvaient plus enterrer leur mort dans la terre, et ils durent surélevés leurs tombeaux (les fasam-bazimba), la plupart dans des grottes dans les montagnes.
Des guerres se succédèrent, et les Vazimba auraient migré vers l'ouest, laissant place au royaume d'Iarivo, vers le début du XVIème siècle.
Les Iarivo régnèrent donc près du col de Vinanitelo, aux sources de la Matsiatra, à Andohavolanony. Cinq Rois, que les Vazimba, qui étaient restés considérés comme des Dieux, s'y succédèrent: Andriantompo, Andrianaboabo, Andrianabolisoa, Andrianakatsakatsa et Andriandehibe.
Au XVIIème siècle, le royaume d'Iarivo s'étendit de plus en plus, dans les vallées de la Mango, de l'Iboaka, de l'Isaka et de l'Isandra.L'administration de ces territoires fut confiée à des nobles et officiers Iarivo, les Mahamasinandriana.
Ces royaumes eurent des administrations "indépendantes", n'étant plus soumis à l'Imerina. Bien que se guerroyant entre eux, ils constituèrent quand même le royaume "Betsileo", mot qu'on qualifie d'origine Merina.Au XIXème siècle, les royaumes de Manandriana, de Lalangina, d'Isandra et Fisakana furent conquis par le Roi Andrianampoinimerina, et devinrent les vassaux de l'Imerina.
Malgré le départ des Vazimba, leurs us et coutumes pérdurèrent, et influencèrent toutes les dynasties régnantes Betsileo. Ce royaume Betsileo, avait pour vocation, comme en Imerina, d'instaurer un système qui était basé sur le respect de la volonté des sujets, un début de "fanjakana" ou "étatisation", d'où la promulgation du Code Betsileo (Dina) en 118 articles.
La hiérarchie sociale Betsileo était divisée en quatre classes: